Dans un pays comme le Cameroun qui regorge d’un nombre incalculable d’intellectuels de haut volte, c’est un peu alarmant de constater le peu d’intérêt et le peu d’engouement qui est porté à l’attention du chercheur, à son développement, à sa notoriété et surtout à l’importance fondamentale que celui devrait représenter sur l’échiquier technologique du pays. Tant il est vrai qu’un pays ne se développe qu’avec la recherche. Suivons l’exemple du Rwanda.
Quand on sait que les pays comme les Etats-Unis, la Russie, l’Allemagne et récemment la chine aujourd’hui, sont engagés dans une course contre la montre en matière des savoirs et de la technologie, via des investissements massifs dans la recherche, c’est vraiment écœurant de savoir que plusieurs pays, dans notre cas, le Cameroun, se cantonnent d’être consommateurs des produits dérivés de cette recherche.
En tant que jeune chercheur en intelligence artificielle et science des données (Data science) affilié à l’institut Africain de Sciences Mathématiques (AIMS à Limbe), je pense que la tenue d’une foire (International Fair For Young African Researcher) de ce calibre serait une belle initiative. Car il y a nécessité de vulgariser les domaines de recherche qui pourront permettre à l’Afrique de se positionner dans la course au savoir, tels que l’agriculture, les énergies renouvelables, la santé, le numérique, l’histoire et les mathématiques.
Avec des potentiels à la fois en ressources naturelles (pétrole, mines, métaux, solaire) et humaines (continent le plus jeune selon les chiffres de l’ONU 2018), un pays comme le Cameroun pourrait clamer haut et fort son indépendance économique, si les moyens sont mis en jeu, pour équiper nos instituts d’appareils adéquat et former la main d’œuvre qui y va avec.
Cameroun un vivier de talents mal exploités
Le système éducatif camerounais bien que qualifié de bancal par certains, inspire tout de même du respect sur d’autres cieux. Surtout quand il s’agit de la recherche. Il n y a qu’avoir le nombre assez élevé de chercheurs, docteurs, professeurs, maitres de conférence camerounais en poste permanent dans les centres de recherche de plusieurs universités à travers le monde. C’est le cas par exemple de des universités de Pretoria, Cape Town (Afrique Du Sud), université technique de Berlin, université de Kassel (Allemagne), l’université de Paris Orléans (France)…
Il y a donc un grand besoin de sonner l’alarme afin de rapatrier non seulement les cerveaux mais aussi mettre en place des moyens pour un transfert des compétences de l’occident vers l’Afrique. Organiser une foire internationale des chercheurs d’une telle envergure, comme c’est le cas de l’IFYAR du 1ER au 5 décembre 2020 à Yaoundé, permettra de susciter l’attention des politiques, des investisseurs. Ainsi des moyens conséquents pourraient y être injectés pour un développement de l’Afrique par les chercheurs africains et pour les africains.